All Black, en pied de nez à un printemps qui s'annonce pastel….
… À suivre
Projets: s'il n'était qu'un mot pour résumer mes derniers mois, sans le moindre doute ce serait celui-ci. Une farandole hystérique de projets dans laquelle, joyeusement, je m'engouffre, une ribambelle de projets tous liés à la production ou la (re)distribution d'informations, de culture, de près ou d'assez loin (un poil tiré par les cheveux pour les projets photos, mais qu'importe...).
Fait nouveau, je travaille sur la plupart de ces projets en équipe, en collaborations... Et la recherche de collaborateurs s'avère souvent frustrante lorsque l'on les recherche parmi d'avides consommateurs d'art, qui s'avèrent aussi enthousiastes sur le principe des projets que peu enclins à participer à leur élaboration.
Naif, j'imaginais qu'il suffisait aux enthousiastes de la culture d'une opportunité pour, enfin, effectuer le grand pas de consommateur à producteur, de passif à actif... Un comportement qui, certes, me vaut une gestion difficile de mon temps, mais me procure d'immenses plaisirs. Mais en fait, non. Presque tous les grands écrivains sont d'avides lecteurs, mais la réciproque est loin d'être vraie... Pas le temps, pas la place, trop occupés; trop occupés à consommer pour produire.
Au risque, à terme, de n'avoir plus la moindre production culturelle, intellectuelle? Probablement pas, mais un appauvrissement du contenu culturel est plus qu'envisageable. A force de préférer recevoir de la culture qu'en fournir, on laisse la culture et l'art devenir entièrement et seulement une entreprise de profit, et passer, tôt ou tard, d'une logique de consommation à une logique de marché, tombeau de la diversité.
(Je rapprocherais - avec précaution - cette triste observation de celle effectuée par l'historien-sociologue Emmanuel Todd dans son Après l'empire, ou il impute la politique internationale des Etats-Unis à leur dépendance consumériste... Le pays tout entier serait trop occupé à consommer les biens du monde avec l'argent des flux financiers internationaux pour s'embarasser à produire grand chose de plus que lesdits flux financiers et commerciaux...)
Au "consommer mieux, c'est urgent" d'une certaine chaine d'hypermarchés, j'oppose donc, fermement, au moins en ce qui concerne l'art et la culture, un "produire tous (voire n'importe quoi), ca devient urgent".
Février-Mars 2004: Une semaine en Noir et Blanc a Paris (et des photos des aeroports d'Orly et Nice).
All Black, en pied de nez à un printemps qui s'annonce pastel….
… À suivre