J'ai pris tout mon temps pour publier mon hiver en noir et blanc... Les galeries de Tokyo, Hokkaido et finalement Paris sont maintenant gentiment toutes en ligne.
Mon printemps plus consacrés aux expérimentations et à la finalisation d'un livre (le tout en parallèle d'un job à plus que plein temps, c'est entendu) me pousse à des remises en question dont j'ai trouvé un echo dans un livre pourtant plutôt focalisé sur le couple humain, les "Meteores" de Tournier.
Tournier fait dire à son personnage Alexandre, dandy éboueur, homosexuel magnifique, que des sens parfaits, pointus, analytiques, ne s'embarasseraient pas d'un sens esthétique, et lui fait prendre l'exemple du chat, mis dans un jardin, insensible au tracé des allées, [à] la perspective des frondaisons, l'équilibre des pelouses et des bassins. Il n'en aura cure, il ne verra rien de tout cela. Ce qu'il verra d'un coup d'oeil infaillible, c'est la vibration insolite d'un brin d'herbe qui trahit le passage d'un mulot.
Cette idée me touche. Evidemment, il ne serait pas incongru de ne voir dans le développement contemporain de mon sens esthétique qu'une phase de maturation intellectuelle, pourtant mon goût pour la photographie coincide plus que curieusement avec, outre une myopie naissante, une fatigue oculaire chronique m'empéchant bien souvent toute "mise au point" au delà de quelques mètres...
Le monde est-il est-il plus facile à assimiler en termes de formes, de motifs, de mouvements, d'harmonie s'il est flou? Est-il plus facile de s'en distancier si les données nous en parviennent, plutot qu'en un strict tableau, en un joyeux fouillis?
Rebondissement intéressant dans le feuilleton Junichiro au temple Yasukuni: une cour de justice (locale) a décidé que ces visites en tant que premier ministre étaient anticonstitutionnelles, et donc illégales. Le premier ministre s'est aussitôt fendu d'une surprise contrite du plus bel effet. Au delà de la décision (que l'on verra sans doute annulée très vite), l'apparente multiplication des décisions de…
… À suivre
