2 Neurones & 1 Camera

Olivier Thereaux

Proselytisme

treeptych #5

Qu'est-ce qui peut bien exciter un intello perpétuellement à côté de ses pompes, au point de de bien souvent trébucher dessus? Peut-être la perspective de se réconcilier avec un corps depuis trop longtemps aliéné.

Mes tentatives en la matière ne sont guère flamboyantes - plutôt que de nager, danser et me contorsionner j'aurais plutôt tendance à barboter, gigoter et me tortiller - et j'ignore même si elles porteront jamais des fruits en abondance. Ce manque abyssal de talent, couplé à une patience dont la microscopie fait légende, ne parvient pourtant pas à déprimer mon enthousiasme tout frais; pis, il me démange de partager, j'invite, je vante, je publicise.

Pour un agnostique blasé, pas fan du fanatisme, ayant depuis déjà longtemps abandonné l'idée d'influencer les esprits de mes contemporains, et préférant fournir à qui-n'en-voudrait les outils du changement, cette "invitation au plaisir" fort peu rationnelle ressemble curieusement au prosélytisme du nouveau converti, à l'enthousiasme plein d'étoiles dans les yeux de celui qui a trouvé la voie.

Par un certain tour du hasard, j'ai récemment repris le travail sur une série de photos de 2004, que j'avais nommée treeptych. Le jeu de mot se voulait anodin: l'emprunt d'une connotation religieuse était-il pour autant inconscient? Franchement je l'ignore, mais je reconnais dans le thème une célébration un peu païenne de la nature, fût-elle la version déformée, miniaturisée, contrôlée, prédécoupée, que le cadre urbain nous autorise.

La photo telle que je la pratique est parfois une forme d'expression, en particulier je suis fasciné par l'idée de pouvoir raconter des histoires à partir d'une, ou plusieurs. Le plus souvent cela dit, la photo n'a pas d'autre but que de "montrer", de révéler un objet à travers ce que j'en vois. L'image devient une célébration, voire une sublimation, de son modèle. Autrement dit, quand la photographie n'est pas mise au service de l'expression d'un auteur, elle est une expression à travers l'auteur: elle est une version moderne de l'art sacré.

En tentant de montrer ce qui m'entoure, je ne me déclare pas pour autant chantre d'une religion ou d'un "-isme", même si mes thèmes flirtent peut-être avec l'humanisme, l'urbanisme, ou dans le cas de mes icônes végétales, une forme de panthéisme. Pas de religion absolue du beau par ici, juste un peu de poésie, d'humour parfois.

Le mot de la fin revient à Onfray:

Avec Marcel Duchamp le Beau est mort - comme Dieu dont il était l'un des noms

Duchamp, justement, c'est pour bientôt.

olivier, lundi 11 avril 2005, 15:29

Avant/Après

Suffrage universel

Les présidents sont de retour! Depuis presque deux ans, il semblerait. C'est sans doute le moment d'exiger avec force trépignements un passage a Tokyo, en juste réparation pour un concert annulé aux alentours de janvier 96…

À suivre


Pause

A court de force, à bout de mots, je laisse pour quelques instants parler les po(è)tes, chuchotter la mémoire.

À suivre