La photographie est, étymologiquement au moins, l'art d'“écrire avec la lumière”.
Ce qui la distingue radicalement des autres formes d'écriture, cependant, c'est le langage utilisé, celui des formes et des images. Un protolangage à la syntaxe un peu simple, a la grammaire souple, et au vocabulaire infini.
Quelle immense license poetique! Et quelle virtuosité dans son utilisation! En un siècle et demi, dans un monde qui se convainc de ne plus croire en la poésie, la photographie a pondu les plus beaux poèmes. Dans les périodes troubles et les répressions, c'est du cote de l'image que l'on trouve les plus forts brûlots politiques, les documentaires les plus poignants.
Mais de romans, d'épopées, point. J'ai beau chercher, je n'ai encore pas trouve un volume bien convaincant de construction narrative. Nan Goldin, peut-être, et encore, non, ça reste trop documentaire, toujours.
A croire souvent que les photographes cajolent leurs mots en joyau brut, et laissent aux conservateurs, directeurs d'expositions ou d'édition le soin de juxtaposer leurs propositions, avec un résultat qui, il semble, dépasse trop rarement l'inventaire a la Prevert.
Pourquoi?
Le langage des images est-il trop jeune encore? Les photographes ont-ils abandonné la narration a leurs cadets des images mouvantes? Sont-ils sil amoureux de leurs jolies phrases qu'ils ne voient aucun intérêt a leur faire raconter des histoires?
Ou suis-je en fait encore trop analphabète pour savoir lire la complexité narrative des oeuvres photographiques? Il faudra que je lise phototextualities, peut-être, pour en savoir plus. D'autres ressources intéressantes sur le sujet?
Le produit phare des magasins Muji est un kit d'urgence. Les "convenience store" Lawson, en tête de gondole, proposent des appareils photo jetables, pour fournir des preuves aux assureurs. Et le journal Nikkei suggère a toute maisonnée qui se respecte de se doter de toilettes portatives. Au cas où…
… À suivre
