Sur le sable
A Shonan il y a la plage. Pas de sable blanc, mais en été on serait bien malin d'en découvrir la couleur sous le patchwork des serviettes, les jours de grand beau.
A Shonan il y a les petits princes du surf, ils attendent, toujours, le vent la vague, qui jamais ne viennent, alors ils font semblant, un peu.
Et puis à Shonan il y a une certaine douceur de vivre, les cafés sur la plage, déserts après la pluie; la baie est ronde et par temps clair le grand Fuji se dévoile au delà des flots.
A Shonan, on joue à faire semblant, semblant de rôtir sur le sable d'okinawa, de dérouler dans les vagues hawaiiennes, mais ces yeux, trop souvent tristes et contenus, ne font pas semblant de briller, pas besoin.
Il y a cette remarque d'Hemingway dans «L'Adieu aux armes» qui dit qu'on se fait toutes sortes d'idées fausses sur les Japonais, qu'en vérité ils ressemblent beaucoup aux Français, ce sont des petites hommes qui aiment avant tout rire, boire et danser.
[...]
Personne ne parle jamais du manque de sérieux des Japonais, de leur légèreté, de leur sentimentalité, de leur insouciance, de leur nonchalance, en un mot: de leur gentillesse et de la douceur de vivre qui règne dans une cité comme Tokyo.
Sarinagara
Philippe Forest
(Photo: Eau Cafe / plage de Shonan, Enoshima, Japon, Juillet 2006)
Avant/Après
Shitamachi
A beautiful object is not beautiful in relation to this or that desire […] it pleases us because it points to a satisfaction that lies beyond desire, in life itself.
… À suivre
