Realtokyo, papa en ligne du magazine "Art It" dont je parlais récemment, s'essaie au déneigement culturel : dans un édito consacré à la mode grandissante des cafés-bouquinistes à Tokyo, produit une liste assez alléchante de ces établissements (dont je suis généralement très friand...), au risque de se retrouver pelleteur de neige.
Le pelleteur culturel[1] s'engage en connaissance de cause dans un processus inutile, quasiment sans fin: découvrir, en sachant que cela ne pourra durer. Découvrir, dénuder, exposer aux yeux de la foule, vouer aux vicissitudes... A Tokyo surtout, où le moindre article de presse posera une improbable file d'attente devant un restaurant inconnu - et bien caché - la veille. Je me demande ce que pensent les gens comme Jean Snow, grand pourvoyeur de bons coins, de leur petite entreprise de déneigement.
Pourtant partageur, je m'inquiète souvent de constater qu'un de mes havres de paix, café et ripaille gagne en popularité; une attitude qui s'applique aussi bien aux cafés qu'aux émotions... Aussi ouvert sur ces dernières que je puisse être ou devenir, je garderai toujours en moi une partie de l'iceberg. Et parfois c'est aussi bien ainsi, je finirais par raconter mes orgasme musicaux (ça vous prend aux pieds, aux tripes, à la tête, au sexe, ça vous prend n'importe ou ces choses là - hier dans le train - , le souffle court, l'abdomen déchiré, le coeur lourd, c'est inattendu, c'est long et intense - 10 minutes, le cochon fait mieux - )... but you don't really care for music, do you?
[1] ... tel que décrit par Murakami dans "Dance Dance Dance"
3x4=12 Le secret de la saison des cerisiers en fleur au Japon, début Avril, est de ne pas essayer de les prendre en photo: se faire pietiner par tous les autres photographes - de semaine ou du dimanche -, sans la moindre garantie de prendre un cliché même potable de ces bestiaux en contrejour, alors que quelques millions de…
… À suivre
